Israël est-il inépuisable ?

Depuis les massacres du 7 octobre 2023, l’Iran et ses proxies ont opté pour des stratégies d’attrition à l’égard d’Israël, persuadés qu’ils jouissaient du pouvoir d’épuiser ce petit pays de dix millions d’habitants. Ils l’ont harcelé pendant des mois sur plusieurs fronts, escomptant l’avoir à l’usure, « à force et à la longue ».

Par Raphaël Jerusalmy (*)

Publié le 18 juin 2025

Israël est-il inépuisable ?

Ils souffrent de lire les noms des soldats tombés, sur leurs écrans, auxquels s’ajoutent désormais ceux des civils, inclus des enfants, périssant sous une pluie de missiles.

De fait, Israël n’a pas de profondeur géographique, ni économique, ni démographique. Autrement dit, pas vers où battre en retraite, pas la capacité budgétaire et énergétique de mener un conflit prolongé, et enfin pas suffisamment de citoyens pour soutenir un effort de guerre de plus de trois mois. C’est la raison pour laquelle Israël fait tout pour repousser immédiatement la zone de combat au-delà de ses frontières. Il y est parvenu dès le 8 octobre 2023. Par contre, la bataille dure depuis lors et s’est étendue jusqu’au Yémen et à l’Iran. 

Malgré cela, l’économie tient bon et les réservistes résistent au surmenage que leur imposent de longs mois d’engagement. L’ennemi a omis le fait qu’Israël fait front à l’adversité depuis sa création, soit depuis 1948. D’où sa capacité d’endurance, « à force et à la longue ». Menacé de destruction, il n’a pas d’autre choix que de vaincre. Loin de s’essouffler, il part en campagne contre un monstre de plus, le monstre iranien. 

Avouons-le, cependant les Israéliens sont fatigués, éprouvés physiquement, mentalement. Ils souffrent dans leur cœur pour leurs frères détenus par le Hamas. Ils souffrent de lire les noms des soldats tombés, sur leurs écrans, auxquels s’ajoutent désormais ceux des civils, inclus des enfants, périssant sous une pluie de missiles. Ils souffrent du refus du monde de reconnaître leur souffrance. Mais ils ne désarment pas. Ils luttent pour les otages encore en vie, et même pour les corps de ceux qui ne le sont plus, tandis que le gouvernement français se montre impotent à obtenir, pardon, à exiger la libération de l’un de ses citoyens, Boualem Sansal. La France est-elle donc fatiguée à ce point ?

Les Israéliens en ont marre de la guerre. Mais pas au point de la perdre. Ces dernières nuits, des missiles viennent dans le but de les réveiller, de les fatiguer, de les empêcher de dormir. Ce que l’ennemi n’a pas compris, c’est que les Israéliens n’ont pas fermé l’œil depuis le 7 octobre. Ils ont désappris le sommeil, l’indolence. Un feu souterrain brûle au plus profond de leur âme, un flambeau passé de génération en génération à travers les épreuves de l’histoire, une flamme que nul ne pourra éteindre. 

(*) Raphaël Jerusalmy est un officier à la retraite du renseignement militaire israélien

R. J.

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