François Zimeray l'a annoncé aujourd'hui dans un point de presse
L’avocat de Boualem Sansal saisira l’ONU demain
L’avocat français de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis mi-novembre 2024, François Zimeray, a annoncé, ce mardi 11 mars, dans un point de presse, qu’il allait saisir, demain, 12 mars, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme pour dénoncer « une détention arbitraire ».
Par Christophe Rivière
Publié le 11 mars 2025

« Sa défense est aujourd'hui impossible. »
« Puisque la détention est arbitraire, nous allons saisir les organes de l’ONU, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, chargés d’apprécier le caractère arbitraire d’une détention », a annoncé l’avocat français de Boualem Sansal, François Zimeray, ce mardi 11 mars, lors d’une conférence de presse à Paris. « Ça prend la forme d’un mémoire (…) C’est ce que nous allons faire dès demain (mercredi 12 mars, ndlr) », a-t-il ajouté.
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« Sa défense (de Boualem Sansal, ndlr) est aujourd’hui impossible. Et lorsqu’une défense est impossible (…) il ne peut pas y avoir de procès équitable. Et s’il n’y a pas de procès équitable, la détention est arbitraire. »
Parlant des organismes de l’ONU, l’avocat a expliqué que « ce sont des institutions très techniques et, parce qu’elles sont très techniques, leurs décisions sont respectées ». Il a poursuivi qu’«elles n’ont pas de force impérative » mais qu’«elles ont une force morale très grande ». Il a ensuite présenté son argumentaire : « Sa défense (de Boualem Sansal, ndlr) est aujourd’hui impossible. Et lorsqu’une défense est impossible (…) il ne peut pas y avoir de procès équitable. Et s’il n’y a pas de procès équitable, la détention est arbitraire. »
François Zimeray a, par ailleurs, lié la situation de son client aux tensions que connaissent les relations franco-algériennes, affirmant que « Boualem Sansal est clairement l’otage de cette relation dégradée, de cette relation en feu entre la France et l’Algérie ». Il a évoqué également l’état de santé de Boualem Sansal : « La détention d’un homme âgé et malade est à tout le moins abusive. Quel est le degré d’évolution de son cancer ? »
Il est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne «comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions».
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal est détenu en Algérie depuis le 16 novembre. Il a été placé sous mandat de dépôt le 26 novembre par le tribunal de Dar El-Beïda, à une quinzaine de kilomètres du centre d’Alger. Le lendemain, le 27 novembre, il a fait appel de sa détention. Le 11 décembre, l’appel a été examiné et rejeté par la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger.
Il est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne «comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions».
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