Forum de l’islam de France un an plus tard
Il y a « l’islam de France » et il y a les islamistes en France
Devant le Forum de l’islam de France réuni place Beauvau, mardi 18 février, Bruno Retailleau a exposé sa vision du dialogue entre l’État et le culte musulman. Ce n’est pas la première fois en 30 ans que les différents ministres de l’intérieur tentent d’organiser « l’islam de France », gangrené par l’islamisme. Dans la pratique, l’islam de France est complètement divisé entre pays, communautés, courants religieux et idéologiques. Différents courants de l’islamisme cohabitent, dont les deux principaux sont le wahhabisme et l’idéologie des Frères musulmans.
Par Karim Maloum
Publié le 20 février 2025

Bruno Retailleau a annoncé la création d’un statut d’imam et d’une structure de lutte contre les actes antimusulmans.
Le 18 février marque la fin de la deuxième session du Forum de l’islam de France qui a débuté en février 2024. Des dizaines de membres et de représentants du Forum de l’islam de France, créé en 2022 par Gérald Darmanin sous la présidence d’Emmanuel Macron à l’occasion des Assises territoriales de l’islam de France pour évoquer les problèmes de la deuxième religion du pays, étaient conviés au ministère de l’Intérieur.
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Contrairement aux précédentes, cette session s’est tenue à huis clos, sans caméras ni journalistes. Certains membres ont exprimé la volonté de demeurer anonymes.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé des dispositions concrètes pour les musulmans, dont la création d’un statut d’imam et d’une structure de lutte contre les actes antimusulmans. Il reprend mot à mot ce que ses prédécesseurs ont tenu. Le problème des musulmans, c’est l’islamisme qui salit leur religion. Rien de tout ça pour lui.
Les mosquées, les structures musulmanes en France sont complètement divisées entre pays, communautés, courants religieux et idéologiques.
Le Forum de l’islam de France avait pour but d’ouvrir une «nouvelle page» dans la structuration du culte musulman en s’appuyant sur des acteurs de terrain identifiés par les préfets, plutôt que sur «l’islam consulaire», c’est-à-dire via les fédérations affiliées aux anciens pays d’origine comme l’Algérie, le Maroc ou la Turquie.
Le gouvernement, habitué à des cultes structurés et hiérarchisés comme le catholicisme ou le judaïsme, tente d’établir un canal de communication avec les musulmans et leurs représentants. Ça, c’est dans les textes. Dans la pratique, les mosquées, les structures musulmanes en France sont complètement divisées entre pays, communautés, courants religieux et idéologiques.
Les imams ont été formés, pour beaucoup d’entre eux, avec des idées rigoristes. Le problème des imams, c’est leur endoctrinement par les islamistes.
Cet organe, lancé en 2022 par Gérald Darmanin, avait pour vocation de tourner la page du Conseil français du culte musulman jugé peu efficace et pas assez représentatif, et de structurer le culte musulman.
L’islam, qui est actuellement la deuxième religion en France, a subi une mutation au cours des trente dernières années. Aujourd’hui, on peut le voir dans les territoires et dans l’espace public, loin de l’image de «l’islam des caves». La France compte de grandes mosquées, capables de recevoir plus de mille fidèles lors de la prière du vendredi, parfois plusieurs dans une même commune.
Il ne suffit pas de changer le nom de la structure ou des membres de la direction. Les imams ont été formés, pour beaucoup d’entre eux, avec des idées rigoristes. Le problème des imams, c’est leur endoctrinement par les islamistes.
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