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La droite gaulliste et la gauche se rassemblent

27 mai 1943, date de naissance de la résistance française contre l’occupation allemande

Il y a 82 ans, le 27 mai 1943, le Conseil national de la Résistance est créé au 48 rue Dufour à Paris, lors d’une réunion, sous l’impulsion de Jean Moulin, délégué du général de Gaulle.

Par Marie Dolores Prost

Publié le 27 mai 2025

Jean Moulin était le représentant de Charles de Gaulle.

Jean Moulin préside, le 27 mai 1943, la première réunion des organisations engagées dans la résistance contre l’occupation allemande. Jean Moulin en tant que représentant de Charles de Gaulle et du Comité français de la Libération nationale.

Il parvient à réunir des représentants de mouvements de résistance, de partis politiques -de droite et de gauche- et de syndicats. Le Conseil national de la Résistance vise à coordonner la lutte contre l’occupation allemande et à préparer l’avenir politique de la France. Cette unification renforce l’action résistante et pose les bases du programme social et économique adopté en 1944, qui inspirera des réformes majeures à la Libération, comme la création de la Sécurité sociale.

Concernant les partis politiques, ont participé à cette réunion de structuration de la résistance française à l’occupation allemande le Parti communiste, le Parti socialiste (SFIO), les Radicaux, les Démocrates-chrétiens (PDP), l’Alliance démocratique et la Fédération républicaine.

Plusieurs mouvements prennent part à la réunion qui allait donner naissance au Conseil national de la Résistance. Il s’agit de Combat (mouvement gaulliste et anticommuniste) avec Henri Frenay, de Libération-Sud (de tendance socialiste), avec Emmanuel d’Astier de La Vigerie, Franc-Tireur (progressiste) représenté par Jean-Pierre Lévy, Front national (dirigé par les communistes) représenté par Pierre Villon, Ceux de la Résistance et Ceux de la Libération (zone occupée), Organisation civile et militaire et Libération-Nord (zone occupée et zone libre).

Il y avait également deux syndicats, la CGT (Confédération générale du travail) et la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens).

Le Conseil national de la Résistance est conçu comme un organe de coordination, pas une entité hiérarchique stricte. Il fonctionne comme une sorte de parlement de la Résistance, où chaque composante dispose d’une voix.

Concernant les partis politiques, ont participé à cette réunion de structuration de la résistance française à l’occupation allemande le Parti communiste, le Parti socialiste (SFIO), les Radicaux, les Démocrates-chrétiens (PDP), l’Alliance démocratique et la Fédération républicaine.

Le Conseil national de la Résistance est conçu comme un organe de coordination, pas une entité hiérarchique stricte. Il fonctionne comme une sorte de parlement de la Résistance, où chaque composante dispose d’une voix. Un bureau exécutif est mis en place pour gérer les décisions courantes, et des commissions spécialisées (militaire, information, ravitaillement) sont créées. Après l’arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, à Caluire, Georges Bidault (démocrate-chrétien) lui succède.

Le premier objectif du Conseil national de la Résistance est de fédérer les mouvements résistants pour harmoniser leurs actions (sabotages, renseignement, propagande, guérilla) sous une stratégie commune. Cela inclut le soutien à l’Armée secrète et aux Forces françaises de l’intérieur, qui joueront un rôle clé lors du débarquement de Normandie en 1944.

Le Conseil national de la Résistance reconnaît le Comité français de libération nationale, dirigé par le général de Gaulle, comme le gouvernement légitime de la France, renforçant sa position face aux Alliés et marginalisant les prétentions de Vichy. Cette unification politique est cruciale pour contrer les ambitions américaines d’installer une administration militaire après la Libération.

Le Conseil national de la Résistance ne se limite pas à la lutte armée ; il ambitionne de poser les bases d’une France nouvelle, démocratique et socialement juste. Ces objectifs sont formalisés dans le programme, adopté le 15 mars 1944, intitulé Les Jours heureux.

Il appelle à préparer une insurrection nationale pour appuyer les Alliés. Cela passe par des actions de sabotage (chemins de fer, usines travaillant pour les Allemands) et la diffusion de journaux clandestins pour galvaniser la population.

Le Conseil national de la Résistance ne se limite pas à la lutte armée ; il ambitionne de poser les bases d’une France nouvelle, démocratique et socialement juste. Ces objectifs sont formalisés dans le programme, adopté le 15 mars 1944, intitulé Les Jours heureux. Ce texte, fruit de neuf mois de débats, détaille des réformes ambitieuses : rétablir une démocratie républicaine avec le suffrage universel, les libertés fondamentales (presse, association, réunion) et l’égalité devant la loi. Épurer les collaborateurs pour restaurer la justice; mettre fin à la domination des « féodalités économiques » par la nationalisation des secteurs stratégiques (énergie, banques, assurances), instaurer une planification économique et encourager les coopératives; impliquer les travailleurs dans la gestion des entreprises; créer un système de sécurité sociale universelle, garantir le droit au travail, au repos, à un salaire digne et à une retraite. Rétablir un syndicalisme indépendant et renforcer les droits des travailleurs (réglementation des embauches/licenciements, délégués d’atelier).

Il est question aussi d’étendre les droits politiques et sociaux aux populations des colonies, bien que cet aspect reste moins développé.

Malgré l’arrestation de Jean Moulin, le Conseil national de la Résistance poursuit son action, notamment via son programme de 1944, qui inspire les grandes réformes de l’après-guerre : nationalisations (EDF, GDF, banques), création de la Sécurité sociale (1945), et renforcement des droits syndicaux.

Ce sera un rare moment de consensus entre des forces politiques opposées, unies par la lutte commune et l’espoir d’une société plus équitable. Son héritage reste une référence dans les débats sur le modèle social français.

M. D. P.

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