L’autre homme qui a dit non

Il était ce jeune Français venu de Tunisie qui délaisse vite ses premiers engagements politiques pour rallier Charles de Gaulle. Il adhère à l’idée d’une France fidèle à ses rêves d’enfant, mais indépendante et tournée vers l’action. C’est cette idée, qui va le guider toute sa vie 

Il fut un ministre remuant des Affaires sociales sous la cohabitation Mitterrand – Chirac, voulant imprimer sa fibre sociale. 

Il fut le président hors norme de l’Assemblée nationale, du 2 avril 1993 au 21 avril 1997, avec un sens aigu de la fonction et une exigence envers les députés.

Son indépendance d’esprit, lui le solitaire, son caractère tempétueux et son refus des compromis le mettra en marge de son parti le RPR qui le sacrifiera. Jacques Chirac lui préféra Alain Juppé comme Premier ministre, après son élection de 1995 pourtant c’est lui qui fut l’artisan de la campagne sous le thème de “la fracture sociale”, portant le RPR à la victoire. Il en restera meurtri.

Sa nomination comme président à la Cour des comptes, lui l’homme de rigueur, n’y fera rien. Mais son grand combat, le combat de ses convictions intimes, fut son opposition au traité de Maastricht, exprimé dans le discours qu’il prononça le 5 mai 1992 à l’Assemblée nationale, un discours devenu historique, une référence.  

Comme Charles de Gaulle, son mentor, Philippe Séguin fut lui aussi un homme capable de dire non à un moment historique pour la France.