9 décembre 1905 : une victoire pour la liberté et la laïcité !

Le 9 décembre 1905, la République française accomplit un acte historique. Sous l’impulsion du visionnaire Aristide Briand, la loi de séparation des Églises et de l’État voit le jour, mettant fin à des décennies d’emprise religieuse sur les affaires publiques. Cette loi emblématique marque la consécration de la laïcité, ce pilier de notre République, et établit une frontière claire entre le pouvoir spirituel et le pouvoir politique.

Par Kamel Bencheikh

Publié le 9 décembre 2024

Un souffle de liberté et de justice

Cette loi n’est pas seulement un texte juridique, c’est une déclaration de guerre aux privilèges d’un autre âge. L’article 1er proclame avec force la liberté de conscience et le droit pour chacun de pratiquer ou non une religion. Mais l’article 2 frappe encore plus fort : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » Désormais, les Églises ne sont plus aux commandes, et l’État se libère du joug financier et moral des institutions religieuses.

Contrairement à ceux qui crient à la persécution, cette loi est un acte de neutralité, un véritable gage de paix sociale. Elle garantit à chacun, croyant ou non, un espace où ses convictions seront respectées, sans oppression, sans favoritisme. Oui, la République protège toutes les croyances, mais elle ne se soumet à aucune !

La fin des privilèges, le début d’une responsabilité collective

Avec cette loi, les Églises doivent rendre des comptes. Les ministres du culte ne sont plus rémunérés par l’État, leurs nominations échappent aux décisions politiques, et les édifices religieux d’avant 1905 deviennent propriété publique. Mais loin d’être une sanction, ce transfert de patrimoine profite aussi aux institutions religieuses, libérées de l’entretien coûteux des cathédrales et des temples. Ces dernières peuvent désormais se concentrer sur leur mission spirituelle, sans interférer dans les affaires de la République.

Pour les cultes, c’est une indépendance gagnée, mais aussi une responsabilité accrue : gérer leurs propres ressources et respecter les valeurs républicaines. Pour l’État, c’est une affirmation claire : aucun culte ne prime sur la souveraineté de la République.

Un exemple pour le monde entier

Cette loi, bien plus qu’un texte, est un modèle. Elle consacre l’émancipation de la société face aux dogmes et ouvre la voie à une République libre, éclairée et juste. Alors que certains voudraient raviver les luttes d’influence ou imposer de nouveaux symboles religieux dans l’espace public, rappelons-nous que la loi de 1905 n’interdit pas les croyances, elle les protège toutes.

Un combat toujours d’actualité

Aujourd’hui, la laïcité reste un rempart contre les divisions et les tentations communautaristes. Défendre la loi de 1905, c’est défendre un idéal républicain, celui d’un vivre-ensemble où personne n’impose ses dogmes à autrui. Cette loi est un cri de liberté, un bouclier contre l’obscurantisme, et un appel à l’unité sous l’égide de la raison et du respect mutuel.

Le 9 décembre 1905, la République a montré la voie. À nous de ne pas l’oublier et de continuer le combat pour que la laïcité reste une lumière dans les tempêtes de notre temps.

Kamel Bencheikh, écrivain, dernier livre publié L’islamisme ou la crucifixion de l’Occident, préface de Stéphane Rozès, éditions Frantz Fanon, novembre 2024, 258 pages, 19 €.

K. B.

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