Antisémitisme en France
Plus de 2OO condamnations
Les dernières élections législatives en France n’ont pas manqué d’alerter la Communauté juive, voire choquer certains analystes, tant les élus de la gauche radicale, opportunément réunis au sein du Nouveau Front Populaire, apparaissent décalés par rapport à une image traditionnelle, mais surtout eu égard à leur idéologie antijuive et leur posture anti-républicaine.
Par Franck Serfati
Publié le 7 octobre 2024
Depuis la Seconde Intifada, en 2002, la formule “heureux comme un Juif en France” a été sensiblement ébranlée, éloignée de toute actualité sur le territoire français, mais aussi en Europe. La justice n’a pas pris la mesure immédiate de l’acuité de ce phénomène, pourtant “cause d’intérêt national”, qualifiant ces actes d’incivilités, avant de durcir les sanctions.
Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, communément appelé BNVCA, fondé en 2004 par Sammy Ghozlan, a déposé plus de 300 plaintes depuis le procès des attentats de Paris en 2020, qui ont débouché sur plus de 200 condamnations.
En un temps où la situation sociopolitique semble à tout le moins critique, où on a l’impression que les Institutions sont “à la ramasse”, que la justice ne réagit pas avec fermeté, on peut relever ci-après trois exemples de condamnations pour un regard plus réaliste, moins critique.
Le tribunal correctionnel de Cusset, par jugement rendu le 3 juin 2021, a condamné Ahmed Moualek à une peine d’emprisonnement ferme de cinq ans, avec maintien en détention, suivi socio-judiciaire durant dix ans, injonction de soins, privation de ses droits d’éligibilité, interdiction d’exercer toute activité sociale pour une durée de dix ans et obligation d’indemniser les victimes.
Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, par jugement du 6 juillet 2023, a condamné D.N. pour “provocation à la haine antisémite” à un emprisonnement de douze mois dont six ferme sans aménagement de peine, assorti de la privation de ses droits d’éligibilité pour une durée de cinq ans, avec affichage public de sa condamnation et indemnisation des parties civiles.
Le tribunal correctionnel de Créteil a condamné, le 11 octobre 2023, un chauffeur de taxi, pour “refus de transporter une famille qui rentrait d’Israël et menace de mort à raison de la religion vraie ou supposée”, à une peine de huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, avec un stage de citoyenneté et une interdiction des droits civiques pendant une durée de trois ans.
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