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Une résolution a été votée ce vendredi 18 juillet

Le Parlement belge à l’unanimité en faveur de la libération de Boualem Sansal

Le Parlement fédéral belge a voté, ce vendredi 18 juillet, et à l’unanimité une résolution exigeant la libération immédiate de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Cette résolution n’efface pas l’arbitraire. Mais elle l’expose. Elle oblige. Elle met chacun devant ses responsabilités. Elle rappelle à l’Algérie que la prison n’est pas un argument. Et à l’Europe que le silence est une faute.

Par Kamel Bencheikh

Publié le 18 juillet 2025

Le Parlement belge à l’unanimité en faveur de la libération de Boualem Sansal

Sur la photo, Kamel Bencheikh, écrivain, président du Comité belge de soutien à Boualem Sansal, membre du bureau exécutif du Comité de soutien international à Boualem Sansal.

Boualem Sansal n’a commis aucun délit. Il n’a pas tué, il n’a pas volé, il n’a pas trahi. Il a simplement écrit. Pensé. Résisté. Et pour cela, il est en prison.

Ce que le régime algérien punit aujourd’hui, ce n’est pas un homme, c’est un esprit. Une conscience qui, depuis plus de vingt ans, alerte sur les ravages de l’islamisme, les lâchetés du pouvoir, le silence des élites. Boualem Sansal dérange parce qu’il ne plie pas. Il ne cherche pas à plaire. Il ne compose pas avec l’époque. Il dit. Il écrit. Il assume.

Son arrestation est politique. Son enfermement est une vengeance. Son procès, une farce sinistre.

En Belgique, cette réalité a été entendue. Ce vendredi 18 juillet, le Parlement fédéral a voté à l’unanimité une résolution exigeant sa libération immédiate. À une époque où les principes s’effacent derrière les intérêts, ce geste a une portée immense. Il rappelle que l’honneur d’un pays ne se mesure pas seulement à sa puissance économique, mais à sa capacité de dire non à l’injustice, même venue d’un partenaire étranger.

Je veux ici remercier avec gravité les députés qui ont porté cette résolution : Michel De Maegd, Kathleen Depoorter, Benoît Lutgen, Annick Lambrecht, Els Van Hoof et Daniel Bacquelaine. Leur engagement a été déterminant. Je n’oublie surtout pas François De Smet, dont l’énergie et la constance ont permis que ce combat entre dans l’hémicycle, même si son nom a disparu de la liste des déposants. L’histoire, elle, retiendra son immense rôle.

Cette résolution n’efface pas l’arbitraire. Mais elle l’expose. Elle oblige. Elle met chacun devant ses responsabilités. Elle rappelle à l’Algérie que la prison n’est pas un argument. Et à l’Europe que le silence est une faute.

Boualem Sansal n’a jamais demandé qu’on le protège. Il a choisi de rester en Algérie, malgré les menaces, malgré les campagnes de haine, malgré l’isolement. Il a toujours refusé l’exil confortable. Son choix est d’autant plus lourd. Il sait ce qu’il risque. Et il l’assume.

À nous maintenant de prendre le relais. Pas par compassion, mais par solidarité active. Pas en admirant de loin, mais en agissant ici. La Belgique l’a fait. À d’autres maintenant d’en faire autant.

Car ce n’est pas seulement un écrivain qu’on a mis derrière les barreaux. C’est l’un des derniers à dire les choses sans trembler. Et si lui tombe dans l’oubli, c’est notre avenir à tous qui s’assombrit.

K. B.

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