Après l’altercation avec Trump
Des dirigeants européens expriment leur soutien à Zelensky
Des dirigeants européens ont fait bloc derrière l’Ukraine après la vive altercation ayant opposé à la Maison-Blanche Donald Trump et Volodymyr Zelensky, Moscou s’est félicité de ce moment « historique ».
Le Premier ministre polonais et le président français, rejoints par le chancelier allemand, sont venus vendredi au secours du président ukrainien malmené vendredi à la Maison-Blanche par le président américain et son vice-président. Une forme de chantage qui rend encore plus aiguë la crise des relations transatlantiques.
Par Karim Maloum
Publié le 1 mars 2025

« Nous sommes prêts à signer l'accord sur les minerais », assure Volodymyr Zelensky.
Une scène d’une tension sans précédent a opposé Donald Trump et Volodymyr Zelensky en public dans le Bureau ovale. Donald Trump s’est emporté contre Volodymyr Zelensky lors d’une rencontre organisée à la Maison- Blanche ce vendredi 28 février. Au cours d’une séquence inouïe, Donald Trump a notamment menacé son invité de « laisser tomber » l’Ukraine s’il ne faisait pas de concessions à la Russie, tout en l’accusant de « jouer avec la Troisième Guerre mondiale ». Le président ukrainien a ensuite dû quitter la Maison-Blanche.
Apres cette séquence inouïe, des dirigeants européens appuient Zelensky face à Trump. « Si quelqu’un joue à la Troisième Guerre mondiale, il s’appelle Vladimir Poutine », lance Emmanuel Macron.
Il y a un agresseur : la Russie.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 28, 2025
Il y a un peuple agressé : l'Ukraine.
Nous avons tous eu raison d'aider l'Ukraine et de sanctionner la Russie il y a trois ans et de continuer à le faire.
Nous, c’est les Américains, les Européens, Canadiens, Japonais et plusieurs autres.…
Depuis le Portugal, où il est en voyage officiel, Emmanuel Macron a réagi à ce clash, considérant qu’il y a un « agresseur » russe et qu’il « faut respecter ceux qui depuis le début se battent ».
Du côté français, le Premier ministre François Bayrou a également réagi, rendant hommage au président ukrainien sur son compte Bluesky : « À Washington, en refusant de plier, Volodymyr Zelensky était l’honneur de l’Europe. »
Pour sa part, Donald Tusk, le Premier ministre de la Pologne, dont le pays est un voisin de l’Ukraine, s’est adressé au président Zelensky, qui a quitté abruptement la Maison-Blanche après cette rencontre, en ces termes sur le réseau social X : «Cher Volodymyr Zelensky, chers amis ukrainiens, vous n’êtes pas seuls. »
À Washington, en refusant de plier, Volodymyr Zelensky était l’honneur de l’Europe. Il nous reste à décider ce que nous, Européens, voulons être. Et si nous voulons être, tout court.
— François Bayrou (@bayrou.fr) 28 février 2025 à 21:44
Olaf Scholz, chancelier sortant en Allemagne, a exprimé également son soutien à l’Ukraine : « La paix ne peut être obtenue que par les citoyens et citoyennes d’Ukraine! C’est pourquoi nous cherchons ensemble la voie vers une paix durable et juste. L’Ukraine peut compter sur l’Allemagne et sur l’Europe », a-t-il affirmé dans une déclaration transmise à la presse. Son futur successeur, Friedrich Merz a lui, apporté son « soutien dans les bons comme dans les moments difficiles ». « Nous ne devons jamais confondre l’agresseur et la victime dans cette terrible guerre », a écrit le vainqueur des élections allemandes sur X.
Plus tôt dans la soirée, c’est le Premier ministre Espagnol Pedro Sanchez qui déclarait sur X : « Ukraine, l’Espagne est à vos côtés. »
Le président du Conseil européen António Costa a adressé lui aussi, sur le réseau social Bluesky, son soutien à Volodymyr Zelensky : « Votre dignité honore le courage du peuple ukrainien. »
Your dignity honors the bravery of the Ukrainian people. Be strong, be brave, be fearless. You are never alone, dear President Zelenskyy. We will continue working with you for a just and lasting peace.
— António Costa (@eucopresident.consilium.europa.eu) 28 février 2025 à 21:09
Starmer s’est entretenu avec Trump et Zelensky.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer « a parlé ce soir avec le président Trump et le président Zelensky. Il garde un soutien indéfectible à l’Ukraine et fait tout ce qu’il peut pour trouver la voie vers une paix durable fondée sur la souveraineté et la sécurité de l’Ukraine », indique une porte-parole, alors que Londres doit accueillir dimanche un sommet consacré à la guerre en Ukraine.
« Nous voulons la paix », répond Zelensky à Trump.
« Nous sommes prêts à signer l’accord sur les minerais », assure Volodymyr Zelensky sur Fox News, après avoir quitté prématurément la Maison-Blanche. « Nous voulons la paix, c’est pour cela que je suis aux États-Unis », indique-t-il, sans avoir l’air abattu malgré la violence du clash, quelques heures plus tôt. Le président ukrainien assure son homologue, le peuple américain et le Congrès de son « respect ». « Nous avons besoin d’entendre que les Américains seront de notre côté, et pas de celui de la Russie », dit-il encore. « Je voudrais que Trump soit davantage de notre côté » que de celui de la Russie ». Sans aide américaine, il sera « difficile » pour l’Ukraine de repousser la Russie, dit encore Zelensky, ajoutant ne pas devoir d’excuses à Trump après leur affrontement verbal.
L’armée ukrainienne fait bloc derrière Zelensky.
Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandr Syrsky, a affirmé vendredi que les soldats du pays se tenaient aux côtés du président Volodymyr Zelensky, après son altercation à la Maison Blanche avec Donald Trump. « Les forces armées sont avec l’Ukraine, avec le peuple, avec le commandant en chef suprême (Zelensky). Notre force est dans l’unité », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. « Nous continuons à détruire l’occupant et à nous rapprocher de la victoire », a-t-il ajouté dans ce court communiqué.
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