Genèse de la guerre civile en Algérie

Ce qui s’est passé en Algérie peut se produire dans n’importe quel pays, y compris en Occident, en France.

Lorsque cet étudiant a été assassiné, cela a été pris pour un fait divers. “Les islamistes ne pourront jamais avancer, prospérer”, “N’exagérons pas leur pouvoir de nuisance”, “ce pays est profondément musulman”, disait-on.

Dix ans plus tard, les islamistes ont déclenché une guerre civile qui a fait des dizaines voire des centaines de milliers de morts, sans parler des traumatismes et des exilés, pour la plupart des intellectuels, des cadres, des médecins, des chercheurs; cette guerre civile a également freiné l’avancée d’un pays en développement et tué une démocratie naissante.

On les prenait juste pour “des extrémistes religieux”, “des fous”. On ne voyait pas leur projet de société. Ils ont été sous-estimés, ça a coûté très cher au pays. Ça coûte toujours cher de sous-estimer les islamistes.

En Algérie, à la fin des années 80, on ne voulait pas voir l’ennemi, l’islamisme, et le combattre. Mieux, des partis islamistes ont eu leur agrément, dont le FIS (Front islamique du salut), qui allait enfanter les groupes terroristes, notamment le GIA (Groupe islamique armé).

Les autorités, les politiques de manière générale, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, la société civile, la population n’étaient pas préparés à un tel combat contre les islamistes. On les prenait juste pour “des extrémistes religieux”, “des fous”. On ne voyait pas leur projet de société. Ils ont été sous-estimés, ça a coûté très cher au pays. Ça coûte toujours cher de sous-estimer les islamistes. C’est ce qui arrive quand on refuse de voir, de désigner l’ennemi.