Procès des complices dans l'assassinat de Samuel Paty

Le cas de l’activiste islamiste Abdelhakim Sefrioui

A sa quatrième semaine d’audience, la cour d’assises spéciale de Paris s’est penchée sur le parcours militant de l’accusé Abdelhakim Sefrioui, sur ses méthodes d’action et de communication, sur son implication dans la campagne de haine qui a conduit à l’assassinat de Samuel Paty.

Par Rédaction Rupture avec AFP

Publié le 29 novembre 2024

Le cas de l’activiste islamiste Abdelhakim Sefrioui

Abdelhakim Sefrioui

L’audience a été marquée aussi par l’intervention de Hassen Chalghoumi contre Abdelhakim Sefrioui, ancien détracteur de l’imam de Drancy, en Seine-Saint-Denis. En 2010, il l’avait pris pour cible en organisant des manifestations devant sa mosquée.

“Sans cet individu, Samuel Paty serait encore dans sa classe”, a souligné Hassen Chelghoumi devant la cour d’assises spéciale de Paris.

“Cet homme a mis une fatwa sur ma tête”, a lancé l’imam Chalghoumi. “Sans cet individu, Samuel Paty serait encore dans sa classe”, a souligné Hassen Chelghoumi devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Abdelhakim Sefrioui est accusé d’avoir participé “à l’élaboration et la diffusion de vidéos présentant des informations fausses ou déformées destinées à susciter un sentiment de haine” à l’égard du professeur d’histoire-géographie.

Depuis le 4 novembre, huit personnes sont jugées dans l’affaire de l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste. Le tribunal a traité des ponts qui peuvent exister entre les discours politiques publics et les actes de terrorisme. “C’est important, les mots”, avait fait remarquer le président de la cour, Franck Zientara, au début du procès.

De leur côté, les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire ont exposé “les méthodes d’action et de communication” des militants islamistes en France, en particulier celles d’Abdelhakim Sefrioui et de son collectif “Cheikh Yassine”, du nom du fondateur du Hamas. Ces policiers spécialistes de l’islamisme ont souligné la volonté de ces groupes d’”investir la vie publique sociale et culturelle” en insistant sur les discriminations subies par les musulmans et l’islamophobie.

“On a le sentiment que (pour le collectif Cheikh Yassine, ndlr) le premier combat, c’est-à-dire la Palestine, se transforme en débat plus franco-français sur le voile, l’islamophobie.”

Le Parquet national antiterroriste, qui avait insisté dans son réquisitoire définitif sur la volonté d’une “systématisation des rapports de force”, a également expliqué les dynamiques constatées : “On a le sentiment que (pour le collectif Cheikh Yassine, ndlr) le premier combat, c’est-à-dire la Palestine, se transforme en débat plus franco-français sur le voile, l’islamophobie.”

L’une des grandes questions du procès de l’assassinat de Samuel Paty est bien d’explorer les ambiguïtés et les instrumentalisations des discours publics et de savoir à quel point ils peuvent s’interpréter comme un socle à des passages à l’acte terroristes.

R. R.

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