La crise née des dernières législatives continue de s'aggraver

La réalité politique a changé, la classe politique non

Depuis les législatives de juillet dernier, aucun bloc n’est capable de gouverner seul. Les règles du jeu politique ont subi des changements. Ils sont nombreux à réclamer la proportionnelle, qui implique des coalitions. La France est confrontée aux résultats d’une élection qui ressemblent à ceux d’une proportionnelle. La classe politique ne prend pas cela en considération et prévoit de plonger le pays dans une crise politique, voire de régime.

Par Karim Maloum

Publié le 28 novembre 2024

La réalité politique a changé, la classe politique non

Michel Barnier s’est voulu alarmiste sur le scénario économique qui se dessinerait en cas de censure de son gouvernement.

“Une tempête probablement assez grave et des turbulences graves sur les marchés financiers”, a lancé mardi soir, sur le plateau du 20h de TF1. Michel Barnier s’est voulu alarmiste sur le scénario économique qui se dessinerait en cas de censure de son gouvernement, après un probable futur recours au 49.3 sur le budget. “Nous empruntons déjà très haut nos taux d’intérêt, que nous sommes obligés de respecter pour financer notre dette avec des investisseurs chinois ou américains. Ils sont actuellement presque au niveau de la Grèce», a-t-il souligné.

Doit-on redouter un chaos financier en France, comme l’a annoncé Michel Barnier, en raison de la possibilité de censure du gouvernement et du rejet du budget ? Il n’était pas besoin de sortir d’une grande école ou de passer sa vie à faire de la politique pour constater, au lendemain des dernières législatives, que la vie politique ne pouvait plus obéir aux mêmes règles. Dans la classe politique, chacun joue sa carte comme s’il avait les moyens de gouverner. Ils mentent aux citoyens français et à eux-mêmes.

Il est impératif de mettre une pression maximale sur les partis politiques qui pourraient être amenés à voter la censure : LFI, qui dirige le NFP, mais surtout le RN.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 52% des Français souhaitent une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Cette fois, il est impératif de mettre une pression maximale sur les partis politiques qui pourraient être amenés à voter la censure : LFI, qui dirige le NFP, mais surtout le RN. S’il ne fait pas de doute que les deux premiers n’auront aucun scrupule à faire tomber Michel Barnier, quel sera le comportement des socialistes qui se déchirent tous les jours depuis qu’Olivier Faure a donné les clefs du camion à Mélenchon ?

Cinq minutes après l’annonce du résultat des dernières législatives, Jean-Luc Mélenchon a demandé l’application intégrale de son programme, comme s’il disposait d’une majorité à l’ancienne. Le reste se résume à un déni et à un mensonge. À 20h05, le 7 juillet, Mélenchon a déclaré, contre toute réalité, qu’il venait de remporter les élections avec 70 députés et 120 alliés qu’il contrôlait, donc, 190 députés sur 577.

Le PS pourrait enfin se libérer de cette alliance mortifère, sans laquelle d’ailleurs il aurait probablement obtenu de meilleurs résultats.

Les socialistes ont laissé faire. Pendant trois mois, la gauche a ainsi vécu sur le mythe Lucie Castets, qui n’avait en fait aucune chance de pouvoir gouverner. Les partisans du consensus à gauche ne se remettent pas de la décision suicidaire de Mélenchon d'”appliquer tout le programme du Nouveau Front populaire”. Une façon de ne pas gouverner et rester dans le confort de l’opposition.

Le NFP a t-il dépassé sa date d’exaspération. Beaucoup de gens à gauche le pensent. Le PS pourrait enfin se libérer de cette alliance mortifère, sans laquelle d’ailleurs il aurait probablement obtenu de meilleurs résultats.

La droite a perçu dans la nomination de Michel Barnier la possibilité de gouverner comme si elle avait remporté les élections !

Un autre mensonge, un autre déni de réalité : la droite a perçu dans la nomination de Michel Barnier la possibilité de gouverner comme si elle avait remporté les élections ! Au lieu de chercher un compromis et rassembler les forces capables de travailler ensemble, elle a préféré se projeter dans la future élection présidentielle.

La classe politique française n’est pas encore prête à former une grande coalition. Rien n’a changé. Les extrémités se frottent les mains. Ils pensent que la crise politique pousserait le Président à la démission. Les Français sont conscients que Mélenchon et Mme Le Pen ne sont pas la solution. La solution réside dans une coalition républicaine pour sauver la France de l’islamisme, de la régression et des fractures multiples qui se développent.

K. M.

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