Un homme ordinaire, un acteur extraordinaire

Michel Blanc, c’est un demi-siècle de cinéma, un demi-siècle dans la vie des Français. Et ce, malgré sa discrétion absolue. Discret dans les médias, il était simple et accessible dans la vie de tous les jours.

Dans le cinéma, il a tout fait, il a été acteur, réalisateur, cinéaste, dialoguiste, avec la gageure d’avoir excellé dans chacune de ces facettes, avec en prime des récompenses, notamment deux prix au Festival de Cannes, celui de l’interprétation masculine et celui du scénario, le César du meilleur acteur dans un second rôle et un César anniversaire avec la troupe du Spendid. Il a eu également le Molière de l’adaptateur, prix pour lequel il a été nommé plusieurs fois comme il a été nommé de nombreuses fois aux Césars.

Concernant les Molières, il y a deux choses à dire : un, le génie de Michel Blanc dont on retient rarement cette facette théâtrale; deux, les obsèques de Molière se sont déroulées, il y a trois siècles et demi, dans cette même église Saint-Eustache, un fait rappelé par le curé Yves Trocheris, qui a dit aussi le souvenir d’un Michel Blanc qui “passait discrètement” dans son église.

Michel Blanc est un personnage spécial, une personnalité spéciale dans le cinéma, et ce, à plus d’un titre. Il alliait l’acteur comique et le comédien dramatique, ce qui est déjà chose rare, et il était bon dans les deux registres. Le plus impressionnant, c’est qu’il donnait l’impression de ne pas jouer un rôle, on voyait un homme réel, un type dans la vraie vie; qu’il nous fasse rire aux éclats, fasse battre notre cœur, nous énerve, nous fasse peur, il nous émeut toujours. Combien d’acteurs nous viennent spontanément à l’esprit qui soient capables de nous faire ressentir tant d’émotion et tant d’émotions différentes ?