Dix ans après Charlie : la liberté ou la soumission
Le 7 janvier 2015, le sang des dessinateurs de Charlie Hebdo a coulé, celui de courageux journalistes, policiers et innocents, victimes d’une haine inexpiable, celle de l’islamisme. Inexplicable pour nous, militants de la liberté, mais compréhensible quand on s’intéresse à ce qu’est l’islamisme et au projet politique d’expansion internationale de la charia. Ce jour-là, la France a été frappée en plein cœur pour ce qu’elle représente : la liberté, la satire, l’irrévérence, ce droit sacré de rire de tout, y compris du sacré lui-même. Dix ans après, que reste-t-il de cet esprit ? Que reste-t-il de notre promesse de ne jamais plier face à la barbarie ?
Par Radouan Kourak
Publié le 7 janvier 2025
Restons debout. Et soyons Charlie. Toujours.
Depuis ce jour funeste, d’autres attentats ont endeuillé notre pays. Nice, le Bataclan, Saint-Étienne-du-Rouvray, Samuel Paty… La liste est insupportable.
La menace islamiste est devenue un poison quotidien. Les loups solitaires, souvent radicalisés sur Internet, se mêlent à des réseaux sophistiqués financés par des puissances étrangères.
La menace islamiste est devenue un poison quotidien. Les loups solitaires, souvent radicalisés sur Internet, se mêlent à des réseaux sophistiqués financés par des puissances étrangères. Une partie de notre jeunesse, souvent issue de l’immigration, bascule dans un islamisme conquérant qui rejette tout ce que nous sommes. Ces jeunes, pourtant nés en France, en viennent à haïr le pays qui les a élevés. Une trahison que nous avons tolérée trop longtemps, souvent par lâcheté.
Au moment où j’écris cet éditorial, je suis pris de frissons. Je me souviens, je me rappelle. En 2015, lorsque j’ai appris l’attentat, il était midi. J’étais en classe de quatrième, je sortais du collège, j’écoutais les informations dans le bus de ma petite ville de Belfort. Les jours qui ont suivi m’ont profondément marqué. La France ne parlait plus que de cela. La France avait été frappée. La France avait été attaquée. Et dans ces jours de sidération, en découvrant ce que faisait Charlie Hebdo, en comprenant l’importance de la liberté d’expression, je n’avais que 14 ans, mais je savais que je voulais devenir journaliste. Je voulais raconter le monde dans lequel je vivais, sans détour, et me battre, à mon échelle, pour cette liberté que d’autres avaient payée de leur vie.
Combien d’enseignants hésitent à parler de laïcité, combien de journalistes se censurent, combien d’élus détournent le regard, effrayés à l’idée d’être taxés d’”islamophobie” ?
Il est temps de regarder l’islamisme pour ce qu’il est : une idéologie totalitaire, ennemie de la République et de ses valeurs, et plus largement de tout le monde occidental. Cette idéologie ne se contente pas de prêcher la haine des chrétiens, des juifs, des homosexuels, des femmes et de nos libertés. Elle s’installe insidieusement dans certains quartiers, impose sa loi, sa charia, dans un silence assourdissant. La liberté d’expression recule, tandis que cette idéologie progresse. Aujourd’hui, la peur de “blesser” a remplacé le courage de dire. Combien d’enseignants hésitent à parler de laïcité, combien de journalistes se censurent, combien d’élus détournent le regard, effrayés à l’idée d’être taxés d’”islamophobie” ?
D’ailleurs, le terme même d’”islamophobie” est problématique. En France, dans ce pays qui est sans doute le moins raciste du monde, on ne rejette pas les gens pour leur couleur de peau, leur origine ou leur religion. Mais si l’on s’en tient à la définition stricte, il est compréhensible qu’en 2025, des gens éprouvent une forme de peur ou de méfiance envers l’islam politique. La phobie, c’est une peur incontrôlée, une angoisse irrationnelle. Or, l’islamisme, cette mise en pratique politique et radicale de l’islam, a fait couler le sang et semé la terreur en France et ailleurs. Il est donc légitime de vouloir s’en protéger.
L’islamisme n’est pas une fatalité. Il prospère sur nos renoncements, sur notre incapacité à nommer le mal et à y répondre fermement.
La gauche, autrefois défenseuse de la laïcité, a trahi. Sous couvert de lutte contre les discriminations, elle a embrassé une alliance funeste avec l’islam politique. Jean-Luc Mélenchon et sa France Insoumise, ce parti qui porte si mal son nom, sont devenus les meilleurs alliés d’un islamisme qui n’a qu’un but : détruire nos fondements républicains. Comment expliquer ce revirement ? Par opportunisme électoral ? Par idéologie postcoloniale ? Peu importe. Le résultat est là : une gauche incapable de défendre les valeurs qui faisaient autrefois sa fierté.
Mais ne soyons pas dupes : l’islamisme n’est pas une fatalité. Il prospère sur nos renoncements, sur notre incapacité à nommer le mal et à y répondre fermement. Il est temps d’affirmer que l’islam doit se libérer de l’islamisme pour libérer le monde de ce poison. Et pour cela, nous devons poser des actes forts : contrôler davantage les flux migratoires, expulser les prêcheurs de haine, assécher les financements étrangers des mosquées, et surtout, réaffirmer notre modèle républicain, sans complexe. Dix ans après Charlie, il est urgent de redonner à la laïcité sa place centrale, de réhabiliter l’autorité de l’État dans les territoires perdus de la République et de défendre nos valeurs avec une fermeté absolue. Cela demande du courage politique, une vision claire et une capacité à résister aux accusations faciles de racisme ou d’intolérance.
Si nous laissons cette liberté s’éteindre, si nous laissons la peur dicter nos lois et nos comportements, alors la France, dans ce qu’elle a de plus précieux, disparaîtra. Dix ans après Charlie, le combat est loin d’être terminé.
La France est éternelle, disons-nous souvent. Mais cette éternité repose sur notre capacité à défendre ce que nous sommes. Charlie Hebdo n’est pas seulement un journal, c’est un symbole de cette liberté française qui fait de nous une nation à part. Si nous laissons cette liberté s’éteindre, si nous laissons la peur dicter nos lois et nos comportements, alors la France, dans ce qu’elle a de plus précieux, disparaîtra. Dix ans après Charlie, le combat est loin d’être terminé. Ce combat pour la liberté, pour la République, pour notre civilisation, nous ne devons jamais l’abandonner. Et surtout, nous ne devons jamais oublier ceux qui sont tombés pour que nous puissions continuer à nous exprimer, à débattre, à rire. En leur mémoire, et pour l’avenir, restons debout. Et soyons Charlie. Toujours.
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