Le 27 janvier 1945, le camp d’Auschwitz est libéré
80e anniversaire de la libération d’Auschwitz
Ce 27 Janvier, des unités de l’Armée rouge atteignirent Auschwitz-Birkenau, situé au sud de la ville de Cracovie. Elles libérèrent les quelque 7 000 malades et mourants qui y avaient été abandonnés. Nombre d’entre eux succombèrent, à bout de forces, quelques heures ou jours plus tard. Dans son récit sur les derniers jours à Auschwitz, l’écrivain italien Primo Levi juif(déporté à Auschwitz et survivant de la Shoah) décrit la situation qui régnait à l’arrivée des libérateurs en ces termes : « Nous nous trouvions dans un monde de morts et de larves. Autour de nous et en nous, toute trace de civilisation, si minime soit-elle, avait disparu. L’oeuvre de transformation des humains en simples animaux initiée par les Allemands triomphants avait été accomplie par les Allemands vaincus »
Publié le 26 janvier 2025

Lorsque les survivants des camps furent libérés, à la joie se mêla l’immense tristesse de n’avoir pu sauver à temps d’innombrables victimes qui ont perdu la vie.
Tous ces déportés qui succombèrent aux maladies, à l’épuisement physique, à la famine et au désespoir, ou furent assassinés par leurs bourreaux jusqu’au dernier instant.
L’étendue de cette catastrophe humaine reste aujourd’hui encore difficile à chiffrer avec exactitude.
Des milliers de déportés sont assassinés ou meurent d’épuisement
Cliché pris en janvier 1945 dans un dortoir pour femmes du camp d’Auschwitz-Birkenau. (EPA – Poland Out)
La dissolution progressive du complexe de camps d’Auschwitz-Birkenau débuta au cours de l’été 1944. Jusqu’à la fin de cette année-là, environ la moitié des 155 000 détenus fut transférée en train, en camion ou à pied vers les camps situés à l’Ouest. En novembre 1944, les usines d’extermination d’Auschwitz cessèrent de fonctionner sur ordre de Himmler.
Entre janvier 1945 jusqu’à la fin du printemps 1945, les libérations des camps continuent par les soldats britanniques et américains. Buchenwald, Dora, Flossenbürg, Ravensbrück, Sachsenhausen, Bergen-Belsen, Neuengamme, Dachau et Mauthausen ainsi que plusieurs centaines de camps extérieurs, les dernières semaines devinrent une course contre la mort.
Un groupe d’enfants détenus à Auschwitz regarde à travers une clôture en fils barbelés juste après la libération du camp par les troupes soviétiques. AP – Musée de l’Holocauste
Dans tous les camps, malgré les efforts considérables pour prodiguer des soins médicaux aux malades et procurer de la nourriture aux détenus affamés, l’hécatombe se poursuivit encore après la libération. La répression juridique immédiatement entreprise par les tribunaux militaires alliés afin de punir les crimes commis ne trouva pas de résonance positive parmi la population allemande. Plusieurs décennies s’écoulèrent avant que le rejet des faits ne soit surmonté ne serait-ce que partiellement, et qu’apparaissent un intérêt et une empathie envers le sort des victimes. De nos jours, le témoignage des survivants s’éteint, qui constituait la base essentielle pour que les nouvelles générations n’oublient et sachent ce qu’était l’univers concentrationnaire jusqu’à la libération.
En ce 27 Janvier 2025 notre devoir de mémoire doit être une priorité.
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